Un hommage a été rendu au précurseur du cinéma béninois, Pascal ABIKANLOU, à lauré de l’ouverture du Festival International de Court Métrage des Ecoles du Cinéma. Cette cérémonie s’est ouverte dans la soirée du mercredi 11 Janvier 2016 dans la salle BEHANZIN de l’hôtel Azalaï.
Le
président Fondateur de l’ISMA, le Colonel Marcelin ZANNOU a pris par le canal
de la célébration des 10 ans de l’Institut Supérieur des Métiers de
l’Audiovisuel pour faire connaître aux amoureux du cinéma le premier cinéaste
béninois, Pascal ABIKANLOU.
La
cérémonie a débuté par la prestation du groupe Gangbé Brass Band. Un orchestre
de fanfare du Bénin. Un groupe constitué de 8 musiciens de l’Afrique de l’Ouest.
Une
allocution d’ouverture du Fondateur de l’ISMA a lancé la cérémonie. Quelques
propos extrait de son discours «Le présent festival et colloque organisé est
placé sous le signe de l’hommage à Pascal ABIKANLOU, premier réalisateur
béninois de long métrage et précurseur du cinéma béninois. Après avoir baptisé
depuis 2009 notre amphithéâtre de son nom, nous avons cru devoir lui rendre en
ce moment cet hommage afin de rappeler à nos compatriotes que le cinéma
béninois a une origine et qu’on peut espérer et aller de l’avant».
Sont
évités à cette cérémonie, le Président d’établissement d’enseignement privé
supérieur, des membres des secteurs
généraux d’administrations et d’entreprise publique para publique et privée, le
directeur de la cinématographie du
Bénin, le Président du conseil pédagogique et scientifique de l’ISMA, les
enseignants de l’ISMA, les festivaliers, les membres du personnel administratif
technique et de soutien de l’ISMA et les invités de l’ISMA.
QUI EST PASCAL ABIKANLOU ET QUELLES SONT
SES ŒUVRES ?
Pour
introduire l’évènement, le professeur Noukpo AGOSSOU a fait la biographie et la
filmographie de Pascal ABIKANLOU qu’il a intitulé" Pascal ABIKANLOU, un
rêve inachevé" : Pascal ABIKANLOU est un réalisateur, scénariste et
producteur béninois. Il est originaire de Pobè, une ville qui se trouve dans le
Sud-Ouest du Bénin, dans le département du plateau. Né en 1936, Pascal
ABIKANLOU, a réalisé le premier long métrage béninois, intitulé " Sous le
signe du Vodoun" en 1974. Il s’agit, d’un film fiction de 95 minutes.
Pascal ABIKANLOU meurt le 5 Octobre 2009 à Sèmè-Podji où il s’est constitué sa
résidence. Il était un Catholique Romain pratiquant, un beau-frère du Cardinal Bernardin
Gantin. Aujourd’hui Pascal ABIKANLOU est généralement considéré avec peut-être
Soumanou VIERRA son ainé de 11 ans comme étant le père du cinéma. Mais
contrairement à VIERRA, Pascal ABIKANLOU a eu toute sa carrière au pays alors
que VIERRA a exercé à l’étranger, notamment au Sénégal, dont il a obtenu la
nationalité.
Que
pouvons-nous retenir essentiellement de l’homme?
Pour
la génération actuelle et future, nous devons retenir entre autre, le
professionnalisme de l’homme, son abnégation, son amour pour les autres, un
travailleur infatigable, toujours présent dans toutes les circonstances. C’est
en cela qu’il a inspiré plusieurs générations qui l’a suivi. Ce chasseur
d’image qui avait toujours sa caméra à l’épaule, fut le caméraman de la jeune
république du Bénin dès les premières heures de l’indépendance. Il filmait et
rapportait la plupart des évènements politiques de la Nation ce qui fait de lui
un point de départ du cinéma béninois.
Dans la réalisation de ses œuvres, il a été confronté à d’énormes
difficultés : manques de soutien financiers, manques de structures de
production et de distributeurs etc.
Que
pouvons-nous retenir de ses œuvres ?
Dès
les premières indépendances, il réalisait tous les films d’actualités (les
films sur les évènements politiques nationaux) qu’on projetait dans les salles
de cinéma.
"Ganvié, mon village"
réalisé en 1967, (12 min)
"Escale au Dahomey"
réalisé en 1968, (26 min)
"Premières offrandes",
réalisé en 1969, (13 min)
"La fête de l’igname" réalisé en 1969, (40 min)
"Opération sonader" réalisé en 1971, (22 min)
"De l’eau et l’ombrage" réalisé en 1971 (20 min)
"Vent de l’espoir" réalisé en 1992
"Ouidah 92" réalisé en 1993
"L’Afrique au rendez-vous de l’année sainte"
réalisé en 1975 (12 min)
"Sous le signe du Vodoun" réalisé
en 1974 (95 min)
"Danxome royaume des HUEGBADJAVI"
réalisé en 1989
Dans
le but de rendre hommage au premier homme du cinéma béninois, Doriane ZANNOU, une étudiante de l’ISMA a réalisé
un film documentaire titré " Pascal ABIKANLOU : Précurseur du cinéma
béninois".
Elle
nous a accordé une interview dans laquelle elle nous livre ses motivations :
« C’est le manque d’archivage au Bénin qui la raison qui m’a motivé à faire ce
film. Vue que, à chaque fois qu’on veut réaliser un documentaire sur les
personnages des années antérieures dans le domaine du cinéma, on ne trouve pas d’archive pouvant nous donner les
informations qu’il faut. On ne trouve ni photo, ni film. Vu que l’amphithéâtre
de l’ISMA porte le nom Pascal ABIKANLOU, il fallait faire un film sur lui pour
permettre à la génération actuelle de le connaitre même s’il y a peu d’éléments
sur lui». Elle a pour finir lancé un appel à l’endroit du ministre de
l’économie numérique et de la
communication représenté par son directeur de cabinet et au ministre de la
culture et du tourisme qui étaient présent : « J’aimerais que le ministre
de l’économie numérique et de la
communication et le ministre de la culture et du tourisme les cinéastes à faire
venir des pays étrangers, les archives sur Pascal ABIKANLOU pour leurs
conservations au Bénin.
Des
représentants de la HAAC, le professeur Garth Holmes ; président du CARA (CILECT
Africain Région Association), également président de l’AFDA (South African
School of Motion Picture Medium and live Performance) étaient aussi de la
partie.
Eric
TODAN (habillé en veste noire, chemise blanche), Directeur Général du CNCIA (Centre
National du Cinéma et de l’Image Animé) lance un appel de Prise de
conscience à tous les artistes et producteurs du Bénin. Il passe par le canal
de cette manifestation et les exhortent à déposer leurs œuvres au CNCIA pour
leurs conservations, et pour qu’une attentions leurs soient accordés.
De
vraies dispositions doivent être prises pour la conservation des archives au
Bénin. Vive le FICMEC!
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